Récemment, nous avons passé la plupart de notre temps à la maison. Nous étions tous assis entre quatre murs et regardions avec envie les parcs d’attractions vides et les gymnases abandonnés. Le café sur le boulevard est aussi devenu un rêve lointain. Le confinement prolongé a souligné pour nous tous l’importance des espaces publics, qui permettent les loisirs et les activités communautaires. La question qui se pose est : avons-nous appris quelque chose de cette période ? La crise du covid provoquera-t-elle un réel changement dans la perception de notre maison et de nos espaces publics ?
« Ce grand frein qui s’abat sur nous est une grande catastrophe, qui peut conduire à un changement fondamental dans la perception de l’espace. C’est un événement dramatique dans le sens où il est global et multidisciplinaire, il touche tout. A mes yeux, il s’agit d’une troisième guerre mondiale d’un genre complètement nouveau », déclare l’architecte et urbaniste Dr. Ronit Davidovich.
Des années de réduction de l’espace de vie
Mais le covid n’a pas, lui seul, provoqué ce sentiment. Depuis des décennies, nos espaces de vie sont de plus en plus petits, de plus en plus fonctionnels. Même à l’extérieur, notre espace se rétrécit, les moyens de transport privés compensent le manque de transports publics et des projets à forte densité se construisent sous l’égide de l’État, pour répondre à la crise du logement. L’introduction de concepts tels que usages mixtes et rénovation urbaine ont contribué à un changement radical du discours. Cette tendance renforce la nécessité d’espaces publics importants et d’une planification urbaine qui les rende possibles, mais dans la pratique, elle les écarte.
Un peu d’histoire : avant même la création de l’État, l’accent était mis sur l’aménagement de l’espace public. Il y a eu un investissement dans le développement des espaces publics entre les bâtiments, c’était la méthode utilisée pour équilibrer la densité urbaine. Le premier plan d’ensemble de la ville de Tel Aviv, le « Plan Gedes», est un exemple d’une telle planification et les quartiers du Vieux Nord en sont les vestiges. Le jeune pays a également conservé cette image : les villes en développement ont été planifiées avec de larges rues, des places et des espaces publics.
בשנות השבעים המדינה קיצצה את ההשקעה והרשויות נאלצו לאזן את החוסר שנוצר בעזרת הסקטור הפרטי, במקביל התחזוקה של הריאות הירוקות הוזנחה. השיפור במצב הכלכלי של התושבים הוביל לדחיקת הולכי הרגל לטובת כניסת רכבים פרטיים לערים. המגמה החדשה היתה לייצר אזורי פנאי ייעודיים וכתוצאה מכך, בהדרגה נותק הקשר בין דיור לבין מרחבים ציבוריים. הערים המפותחות של היום מתנהגות כמו חברות בסקטור הפרטי: הן נמצאות בתחרות מתמדת על השקעות, שטחים ותקציבים. המרחב הציבורי הוא בעל פוטנציאל צריכה גבוה וכך הפך לאבן שואבת של הכנסות לעירייה. האינטרסים החברתיים והסביבתיים פעמים רבות נדחקים הצידה.
חנייה פרטית או מקום לפיקניק?
נוצר פער בין הדיבור על תכנון אופטימלי בקרב אנשי מקצוע לבין התכניות המאושרות בפועל, שהן תוצאה של שיקולים ואילוצים. לתוצאה אפשר לקרוא « שכונות שינה », כאלו שדווקא יעודדו אותנו לעלות על הרכב כדי לקנות במכולת או לשתות קפה, ובטח כדי לעלות על רכבת. מה ההיגיון? קומת מסחר בבניין דירות עשויה להוריד את ערך הדירות, קרקעות מחוץ לתוואי הרכבת, יהיו זולות יותר. משיכת החבל הזו היתה קיימת תמיד ונשאלת השאלה, מה העיר צריכה יותר, מקום חנייה נוסף או מקום לפרוס שמיכת פיקניק? עכשיו הגיעה הקורונה ושינתה את יחסי הכוחות ביניהם.
« Juste avant que le covid n’éclate, lors d’une des réunions d’information du publique sur le sujet de la rénovation urbaine, il a été débattu du fait que tout le monde n’était pas obligé d’avoir un parking privé dans la région de Gush Dan et les gens n’étaient pas prêt à accepter cela. Et puis tout à coup apparait quelque chose de très grave qui nous fait sortir de notre zone de confort et nous oblige tous à nous habituer à une nouvelle réalité. Pendant la période du covid, j’ai vu le parking privé d’un immeuble transformé en cour commune et c’est une tendance qui va se poursuivre », estime la Dr. Davidovitz.
Une période de changement de perception
La Dr Davidovitz est convaincue que la période récente affectera la perception de la maison, la perception de l’organisation et même la perception du temps : « Les gens ont réalisé qu’ils pouvaient très bien travailler depuis leur maison, qui reste vide le matin. Les horaires d’activité vont changer radicalement. Le travail à domicile évite les embouteillages et Zoom nous place dans un calendrier distinct. De ce point de vue, la maison revient au concept traditionnel mais à partir d’un lieu nouveau et intelligent, avec des espaces qui permettent une plus grande diversité d’usages. »
L’architecte Ofer Rossman du Studio XS, spécialisé dans l’aménagement de petits espaces, souligne des changements immédiats. « Suite au confinement forcé, les gens ont découvert l’importance d’aménager leur environnement immédiat et le potentiel qui y est inhérent. Il y a eu beaucoup de créativité pendant cette période et nous constatons un changement de perception dans notre rapport aux espaces communs. Par exemple, le volume de voitures a considérablement diminué, ce qui a permis de retirer les véhicules du parking du bâtiment et d’utiliser l’espace pour un nouvel usage. Les abris et les toits, qui servent habituellement d’entrepôts, ont été transformés en salles de sport. »
Une maison traditionnelle d’un type nouveau
« Le confinement nous a amené à changer notre perception de la maison. Par exemple, nous avons l’habitude de compter les pièces de la maison – chambres, salon et cuisine. Quelle est la pertinence de cette division alors que récemment la chambre est devenue un bureau et la cuisine a été transformée en coin bureau et en station zoom ? Les définitions immédiates de la maison ont complètement changé. Le seul espace qui a depuis toujours été créatif et flexible en termes d’utilisations est la terrasse. Il n’a pas de fonction fixe et il est possible d’y accueillir des invités, de cuisiner, de faire de l’exercice et de regarder la télévision. Les réactions des familles avec et sans terrasse ont été significatives à cette période. La question de l’acoustique est devenue importante et va prendre une place toute nouvelle. Parlons également du hall d’entrée qui a changé de conception. Jusqu’à ce jour on parlait du hall d’entrée en termes de hauteur et de qualité du marbre, à présent on s’intéresse aux matériaux qui apportent une solution antibactérienne et à l’application avec laquelle nous appellerons l’ascenseur pour éviter d’appuyer sur le bouton. Les autorités de planification et de régulation ont reçu des retours provenant du terrain et des sujets qui étaient sur la table depuis des années et qui ne progressaient pas, ont soudainement acquis une haute priorité. »
« Nous reviendrons à l’espace public par l’estimation de la communauté et de la culture locale », conclut Davidovitz. « Quand nous aurons terminé notre rassemblement, nous relèverons la tête et nous nous organiserons beaucoup plus intelligemment au cours des milliers de kilomètres que nous aurons parcourus. »